MÉMOIRE DÉRIVE_JULIEN BELON, THOMAS ARNERA

Une pièce radiophonique, inscrite dans un programme de recherche action sur les occupations collectives de lieux

 

Mémoire Dérive est une œuvre radiophonique, composée par l’artiste sonore Julien Belon.

Elle s’inscrit dans le projet de recherche-action Memento piloté par le réseau Artfactories/autresparts. Memento interroge le travail d’archivage d’expériences d’occupation de lieux collectifs singuliers.

Pour son premier volet, cette recherche a interrogé par le biais de permanences in situ les milieux de la Friche Lamartine à Lyon, lieux d’expérimentations artistiques pluridisciplinaires pilotés par des artistes, et le CCO-L’Autre Soie, laboratoire d’innovation sociale et culturelle.

Tout au long de son enquête, le chercheur Thomas Arnera a collecté au sein de ces lieux une matière sonore riche issue d’entretiens avec les occupants, de discussions informelles et de captations d’environnements sonores.

Julien Belon a composé Mémoire Dérive à partir de cet herbier. Julien Belon a composé Mémoire Dérive à partir de cet herbier. Son geste distord les témoignages contemporains et les mêle aux archives plus anciennes des lieux. La voix côtoie et parfois se fond dans le bruit des bâtiments et des pratiques abritées.
La multiplicité de l’œuvre et les accords trouvés permettent au paysage sonore de se déployer de manière singulière à chaque écoute. L’oreille capte et archive les spectres sonores en présence, guidée par l’expérience des lieux portée par l’auditeur. Les
sentiments de familiarité et d’étrangeté donnent alors vie à une nouvelle occupation d’espaces, un paysage onirique où fantômes et contemporains s’éveillent, se croisent et se figent tour à tour.

Cette chorégraphie donne tout son sens à la notion d’ « archive vivante » que le projet memento pressentait comme geste propre aux occupations d’espace étudiées. Par le double mouvement continu qui anime ces lieux – celui d’habiter et de transmettre -, les diverses expériences de ces lieux dont Mémoire Dérive fait aujourd’hui partie, privilégient le processus, la pratique et l’archivage au résultat, à l’objet produit ou à l’archive.