ZOOM SUR LE KAMISHIBAÏ

Pratique de FANETTE MOULIN et LYDIE “LOUNA VOX” MARILLER, deux artistes pluridisciplinaires, permanentes de la Friche.

 

 

LE KAMISHIBAÏ*, L’AMI DES PETITES JAUGES.

LE KAMISHIBAÏ, POURFENDEUR DES CRISES ?

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Kami : papier

Shibai : théâtre

Butaï : scène

 

Née à la fin du 19 ème siècle, c’est en pleine crise que cette forme théâtrale a connu ses heures de gloire au Japon, dans les années 30. Alors que la Grande Dépression sévit dans le monde, des chômeurs japonais se reconvertissent en conteurs de rue et s’emparent d’un nouveau concept : ils placent une boite sur le porte bagage de leur vélo, renfermant un petit castelet appelé butaï*. Le butaï contient une série d’illustrations que l’interprète fait défiler en narrant voire improvisant l’histoire largement constituée de dialogues (le kamishibaï est cousin du manga). Avec cet outil magique, ils partent séduire le cœur des enfants sur les places publiques, les sucreries qu’ils vendent pour l’occasion constituant leur principale source de revenus.

Ce théâtre petit format (A3 environ) a peu à peu traversé les frontières, avec ou sans bicyclette. La plupart du temps, il se pratique à l’ancienne, sans micro et sans électricité. Les rôles étaient à l’origine bien définis, le scénariste et l’illustrateur travaillant main dans la main d’un côté, et le conteur de l’autre. C’est encore souvent le cas aujourd’hui chez les éditeurs. Fanette et Lydie, elles, font tout elles-mêmes. Elles inventent, écrivent et illustrent les histoires qu’elles racontent.

Les jauges de représentation de kamishibaï étant limitées, certains événements ont pu être maintenus malgré les restrictions. Elles ont ainsi pu participer fin août à un festival international de kamishibaï en Slovénie avec le collectif UltraMobile.

Les derniers kamishibaïs de Lydie et Fanette ont été créés en cette période étrange de ‘’crise sanitaire’’. Lydie a réalisé Takaya, l’histoire d’un loup solitaire pendant le premier confinement et Fanette : Lisière ? , une expérience de la mutation d’un environnement quotidien, à l’issue de ce dernier.

 

 

ci-dessus

Le Pacte de Balthazar (2015), kamishibaï de Lydie “Louna Vox” Mariller, joué au Spoonfest edition 2019, Copeaux Cabana, Les Eyzies de Tayac.

Maïs (2019), kamishibaï de Fanette Moulin joué au Musée Gallo-Romain de St Romain en Gal en janvier 2020.

 

 

 

 

 

 

ci-contre

Extrait de Lisière (2020), kamishibaï de Fanette Moulin.

Extrait de Takaya (2020), kamishibaï de Lydie “Louna Vox” Mariller.