Gratuit mais offert
Il arrive parfois que parler du passé soit un désir plus fort que de parler de l’avenir.
Il peut donc être doux de savourer en ce présent d’octobre les souvenirs du mois de septembre, le mois le plus tendre où l’on peut s’étendre enfin sur le gazon en plastique que les footballers et les footballeuses -moins nombreuses- foulent allègrement toute l’année en hurlant au moins aussi fort que les spectateurs.trices du concert de Eat A Kid de 23h samedi 24.09.17. Sur cette plage verte-algues-des-plages, l’hydrogène sulfuré est remplacé par l’odeur alléchante des crêpes mitonnées par une bande de bretonnes coiffées de hautes coiffes en plastique recyclé commandée par une plasticienne qui peint habituellement des Porcs-Nô, une tente de la croix rouge est transformée en espace de jeux pour les gones qui se mesurent au Uno ou au Cluedo. Un clown blanc sans nez rouge à l’accent d’Italie nous convie avec l’aide d’un mégaphone sur la place Michel Jordan pour écouter Brassens chanter auprès de son arbre pour une circassienne qui virevolte dedans. Si vous demandez pourquoi cet endroit de nomme Michel Jordan, il vous répondra « Michael Jeffrey Jordan est né à New York, dans l’arrondissement de Brooklyn, le 17 février 1963. ».
Au mois le plus tendre, on a 12 ans et l’on peut s’éprendre d’un rockeur aux cheveux longs qui gratte, qui gratte, on a 20 ans et l’on peut s’éprendre d’un chat noir rempli de petites-grandes maisons peint sur une façade, on a 49 ans et l’on peut s’éprendre d’un SIAPP parti à la recherche d’une ourse disparue, on a 67 ans et l’on peut s’éprendre d’une bénévole sapée d’un gilet rouge pour assurer notre sécurité et cetera.
On peut se surprendre quand les groupes d’un vrai faux guide corniste ou plasticien croisent de faux.sses vrai.e.s guides faisant visiter l’antre de la friche non-accessible au public tous les autres jours de l’année (attention consignes de sécurité) à nos V.I.P élu.e.s à la culture qui se pâment devant tant de beautés et d’ingéniosité.
On peut se rendre night and day, in and out dans des cabines de plage soit pour pisser soit pour admirer des plantes en performance, on peut s’entendre dire des mots contemporains « l’ovule choisit le spermatozoïde le plus différent d’elle », des contes traditionnels « Qui grignote ma maison, grignoti grignotons, qui me grignote ma maison ? » en ombres, des alexandrins “Il ne s’agit plus de vivre, il faut régner.” dits par une clowne.
On a pu se fendre la poire, la pipe ou le cœur et l’âme à la plage du festival gratuit mais offert par les bénévoles, les artistes et les membres du GDT Teuf élargi de Lamartine qui se sont fendus (le cul) en quatre!
Isabelle Paquet (bénévole, spectatrice, artiste et vice versa)
[ Les éditos de MadeInLamartine sont chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagers de la Friche Lamartine. ]