MADEINNOVEMBRE 2018

Vous connaissez la Friche ?

Du bâtiment en coin de la rue Lamartine. Le raton laveur mauve lorsque la nuit tombe. Connaissez-vous ses lignes mystérieuses, son caractère planqué derrière son pashmina ? L’avez-vous déjà observée, belle sans maquillage ?
Comme un clin d’œil à tout un héritage, la Friche respire, s’anime, ne lâche rien. Loin d’être endormie, elle rêve pourtant et semble oublier parfois que bientôt, ses murs diaprés seront à terre. Mais en attendant, elle accueille encore des nouveaux. Ils sont de passage ou en résidences. Et parfois, ils se laissent eux aussi emporter et ils s’installent longtemps, beaucoup plus longtemps.
Alors, c’est la dernière rentrée pour Lamartine ? Sans pression, un peu comme une habitude maintenant, on reprend les plans des nouveaux locaux en Assemblée Générale, on se consulte, on vote à cartons levés. On suit le relogement comme une série Netflix. Les épisodes tiennent en haleine les occupants, qui ont pourtant une vie à côté ; c’est la rentrée, les projets, les dossiers de subventions. Et la Friche, leur grande amie, n’oublie jamais d’être là pour chacun d’entre eux. Ses moments préférés sont ceux où ils se retrouvent pour créer ensemble, entre amis, collègues, partenaires. Où ils écrivent une histoire, un récit de la vie ici, entre les murs ternis et le lino élimé. Quand elle voit leurs mines réjouies, comme en ce début de mois d’octobre après la journée Made in Friche, la Friche n’a presque plus envie de les laisser partir. Ça faisait longtemps qu’autant de professionnels du spectacle n’avaient pas foulé les planches de ses ateliers. Ils sont passés sous le voile, curieux, espérant nourrir, ici, dans ce coin de rue, la programmation artistique de leur lieu. La Friche a vu de nouvelles têtes, parfois venues de loin, de l’autre côté de la France.
La Friche aussi a parcouru 600 kilomètres, pour rendre visite à la Briqueterie, ses copains de Picardie. Ils l’ont invitée à deux jours de rencontre de friches artistiques et lieux culturels intermédiaires. Plus tard, à Lyon et à Saint-Etienne cette fois, d’autres moments d’échanges ont suivi, avec des collectifs et avec des acteurs culturels de la Métropole lyonnaise. On y évoque une flopée d’enjeux, des plans sur l’avenir et des idées qui nous inspirent.

[ Les éditos de MadeInLamartine sont chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagers de la Friche Lamartine. ]