EDITO Un des derniers qui soit signé sur ce lieu. C'est un fait, le départ gronde comme l'orage à ceci près que je n'ai pas vu d'éclairs. L'excitation est maintenant palpable, au 1er étage s'activent les derniers préparatifs pour une soirée qui s'annonce anthologique. Au loin, j'entends les anciens frichards se plaindre qu'ils ont été prévenus trop tard et qu'ils auraient avec joie, brûlé une autre friche. Et ce n'est que justice, des cendres de l'une en renaît une autre. Dans ce sens j'ai été particulièrement touché de voir une armée de tournevis démanteler des madriers pour ainsi aller construire un autre lieu, quelque part dans le Bugey je crois. Lavoisier avait raison et aujourd'hui encore plus qu'avant. Parfois on me demande qu'est-ce que c'est que la friche, je réponds en fronçant les sourcils (en simplifiant) que c'est un groupe disparate de personnes qui espèrent quelque chose de vertueux et qui formulent une sorte d'intelligence collective (ça tombe bien, je déteste l'intelligence artificielle). Oui je simplifie, en fait c'est surtout un challenge de faire coexister autant de personnes avec des points de vue très différents sur l'art et l'économie... Coexister, un mot que mon père prononçait souvent et qui m'agacait. Mais maintenant je comprends, c'est indispensable pour éviter le dégoût et l'envie de tout casser. Quand on est cerclé par la montée de l'injustice (Steve, soit en paix) il est bon de se rappeler ce qui demeure positif, même si c'est peu. Malo
[Les éditos de Made In Lamartine sont à chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagèr·es de la Friche Lamartine]