EDITO L’édito de décembre dernier, écrit par Maryn*, invitait à rêver le(s) lien(s). À penser nos songes de chaleur bestiale et humaine, à l’arrivée du froid. À respecter le jeu d’équilibriste qui s’impose. À goûter les perles de sueurs, d’efforts, de contraintes, de danse ou de peur. À tisser malgré le temps qui file et s’étire sans que nous n’y puissions rien. Ce qu’on peut alors souhaiter collectivement dès janvier 2022, c’est de la souplesse et de la solidité dans ce fil qui uni chacun·e·s, entre communautés, générations, idéaux, vivant·e·s et mort·e·s. Que nous travaillons activement à ces liens, qu’on les observe, qu’on les veille pour mieux constater les endroits d’usure. Éviter en permanence les éclats de voix nourrie la pourriture déjà infiltrée entre les fils et les filles. Alors un passage à la flamme du conflit et des explications peut stopper la gangrène et empêcher la rupture. Le lien sera alors plus fragile sur le moment, il faudra redoubler d’attention, d’entretien. Petit à petit, en confiance le lien renouera avec les autres. Et à parier que, de cette cicatrice, une pousse souterraine tissera de nouveaux fils et de solides filles. Parfois ça sera trop tard, le tri d’un fil sera nécessaire. Tirez fort pour éviter que le temps de douleur ne s’étire. À force de se tordre dans tous les sens pour plaire à tou·te·s c’est soi-même qu’on casse. Quand aux autres fils, il faut les resserrer. Les tresser en laissant un peu de Je entre chaque fibre. Ce qui permettrait aux liens de tolérer les tirages de mauvais numéros. Espérant que le gros lot ne soit pas un des fils pourris qu’on pensait avoir mis au rebut... 2022 sera une nouvelle corde à l’arc de Diane. Vigilance en fin de semaine : la chasse reste ouverte. Anne-Sophie Ortiz-Balin
[Les éditos de Made In Lamartine sont à chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagèr·es de la Friche Lamartine]