MADE IN JANVIER


EDITO


Quatre mois déjà que les clés de l'ancienne bonneterie ont été rendues et que les derniers cartons se sont posés. 

Pas de gros coup de théâtre ni de stupéfaction sur le chemin de l'emménagement, mais quelques surprises et perplexité. 

Un récit néanmoins deviné et largement anticipé pour cette année 2019.

Encore une fois, nos meilleurs vœux vont vers la conscience d'une bienveillance nécessaire à nos activités, l'ouverture, et l'interconnaissance entre 

le pouvoir public et les acteurs favorisant une approche collective de la création artistique.

Nous souhaitons ne plus avoir à nous étonner des contradictions qui reposent aujourd'hui sur les lieux de création et de mutualisation, 

travestissant l'image de leurs usages et de leurs discours. Et de nous étonner à l'inverse d'une nouvelle attention portée au quotidien réel des 

friches artistiques et à la multiplicité des projets associatifs qui s'y expérimentent.

Nous souhaitons que l'année 2020 ne soit pas marquée par les menaces et autres expulsions (rappel du 8 octobre 2019 à Mains d'Œuvres, Saint-Ouen) 

vécues par les lieux intermédiaires et indépendants et qui ont fait l'actualité de 2019.

Nous voulons avoir la patience de tout lieu qui sait que le maintien et la réinvention d'espaces de création et d'échanges ouverts et interdisciplinaires 

sont un ouvrage long, audacieux et à encourager.




Constatant d'ores et déjà la magie de la cohabitation, on ose le prédire avec certitude : des projets collectifs vont naître de rencontres entre 

lamartinien.ne.s et avec les équipes extérieures à la Friche. Ils se côtoieront et pratiqueront tout au long de l'année dans des espaces communs et mutualisés.

À venir alors, des sorties de résidences, des accueils publics, des accueils d'équipes artistiques et d'artisans de la région lyonnaise et d'ailleurs, 

une inauguration pour inviter nos voisins, des initiatives spontanées croisant les acteurs et les disciplines...

Et toujours d'autres Assemblées Générales pour échanger autour de notre projet associatif, de nouveaux temps conviviaux pour refaire le monde ensemble,

 pour parler de ce qui nous tient à cœur, nos idéaux.

En attendant, on ne cesse pas de se poser des questions et de faire avancer le schmilblick. D'un lieu à l'autre de Lamartine, 

du site Ronfard dans le 3ème arrondissement au site Tissot dans le 9ème, on a le temps de dérouler nos pensées en pédalant sur notre vélo.

Qu'est-ce qu'il se passe de l'autre côté ? Comment chacun prend ses marques ? Comment c'est, à Ronfard, lorsque le réfectoire est peuplé d'équipes venant 

répéter ou créer à Lamartine ? Est-ce que c'est comme à l'ancienne Lamartine, un joyeux entremêlement des discussions de gens qui se croisent tous les jours

ou qui ne se connaissent pas encore ?

Comment c'est, la cohabitation à Tissot, avec les 5 nouveaux de l'atelier gravure et les travaux pour que des plateaux de spectacle vivant voient 

prochainement le jour ?

Quel projet nous réunit encore, alors que 6,5km nous séparent ?

Face à la réalité, des envies qui passent, des rêves qui se transforment, mais aussi des possibles qui se dessinent et des têtes qui restent froides.


Léa Chorot
[Les éditos de Made In Lamartine sont à chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagèr·es de la Friche Lamartine]