CHAOSMOGONIE_EXPOSITION À LA FRICHE LAMARTINE

En résonance à la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon

 

Du mardi 17 septembre au dimanche 6 octobre 2019

Vernissage mardi 17 septembre à 18h30

Pop up performances les vendredis 20/09, 27/09 et 05/10 à partir de 20h

Ouverture de l’exposition du mardi au samedi entre 15h et 19h

 

Villa Pionchon

11 rue Claudius Pionchon, Lyon 3

 

Pop up Performances :

 

Vendredi 20 septembre 2019
20h00

Menace de bonheur

Performance de danse Butō
Par Emmanuel Borgo

“Le Buto est né au Japon dans les années 60. Cette « danse du corps obscur » s’inscrit en rupture avec les danses traditionnelles du Japon et elle est nourrie par les avant-gardes artistiques européennes. Même si, comme on l’a dit souvent, il n’est pas né pour évacuer les souffrances provoquées par les événements d’Hiroshima et Nagasaki, il explore l’intimité du corps japonais qui reste marqué par ce cataclysme.

Cette danse se caractérise par la lenteur et son minimalisme. Elle présente une forme d’accès à un niveau de conscience cosmique.

Ce spectacle envisage l’évolution à l’échelle planétaire de la prise en compte de l’intérêt général dans la conscience individuelle. Et de manière contradictoire, les incidences que peut avoir sa négation à l’échelle individuelle et collective”.

 

 

Vendredi 27 septembre 2019
20h00

Absorption

Performance sonore et visuelle
Par Cynthia Caubisens et Damien Saillard

La nuit dans les eaux d’un lac, une pierre chute et dans sa plongée se fond…

 

 

Samedi 05 octobre 2019
20h00

Fécula es-tu là ?

Performance pour 3 projecteurs 16mm.
Sonore. 30min.

De Lucrecia, Cool Verdict et Riojim

Les images sont faites de fécules de pomme de terre colorées.

“Inspirés par l’école « émulsion non-sensible » du professeur Guillaume Ferry, nous jouons des contraintes d’image unique, fragile, et difficile à reproduire, presque anti-cinématographique, du procédé Autochrome des frères Lumière pour les adapter a la souple pellicule. Pour un monde fou de couleur”.

Teaser

 

 


CHAOSMOGONIE

“«  Au commencement, Eurynomé, déesse de Toutes Choses, émergea nue du Chaos mais elle ne trouva rien de consistant ou poser ses pieds, c’est pourquoi elle sépara la mer d’avec le ciel et, solitaire, dansa sur les vagues »

Mythe Pélasge de la Création, in les Mythes Grecs, Robert Graves

Qu’est-ce que c’est au juste qu’une chaosmogonie ?  Une cosmogonie ? Un chaos ? Un cosmos ? Une agonie ?

On y entend l’écho de la pensée de Guattari, quand il parlait de chaosmose pour désigner la manière dont le vivant s’invente en dansant aux frontières de l’ordre et du chaos, dans des figures d’équillibres instables.

Peut-être faut-il y entendre encore l’espoir d’un dépassement, en ce millénaire commençant, des principes qui dans leur opposition ont fondé notre civilisation – l’idée du monde comme Cosmos, comme ordre, et donc comme logos, jailli tout droit du désordre par génération spontanée, comme on la trouve figurée dans le mythe de création des Pélasges sous la figure d’Eurynomé, nom dont l’étymologie peut vouloir dire « le grand partage » ou encore la «  Loi des lois » ?

Alors, dans ce geste de partage par lequel Eurynomè suscite un espace sur lequel poser son pied, trait fondateur par lequel un monde s’ouvre, où demeurer, verra-t-on encore une métaphore de tout graphème ? De ce que c’est que peindre, que dessiner, qu’écrire ? De ce que c’est qu’une lettre, un trait, une image ? De cette chose qui les précède, creusant entre soi et le monde une béance, une lacune, de cette rature qui ouvre dans le paysage l’espace d’une négation, la possibilité d’une absence ?

Alors la chaosmogonie est cet espace raturé qui se tient entre les traces produites et les corps de nos artistes, espace qu’ils effacent, modèlent, occupent, imagent, harponnent et repoussent de leurs traits. La chaosmogonie est la promesse d’un nouveau partage, qui soit en même temps promesse d’une réconciliation entre les parts tenues séparées – promesse d’appartenir dont tout art s’entretient.

Alors une chaosmogonie, c’est le pli d’un espace ouvert sur son dedans comme sur un dehors, c’est un rapport à l’espace fondé sur son invention, qui se maintient dans le geste de son ouverture ; une chaosmogonie, c’est peut-être ce qui se tient, là, comme le rêve que nous faisons d’une friche, dans le geste initial de son occupation”.

Jules Desgoutte

 

 Jules Desgoutte, commissaire d’exposition

 Alexandre Jolly, Fixart, scénographie

 Jean-Luc Blanchet, Thierry Chassagnac, XueFeng Chen, Vincent Guillermin, Jean-Pierre Olinger, Damien Saillard, plasticiens

 Lise Dua, photographe

Laurent Reyes, réalisateur et photographe

 

Les artistes (cliquez sur l’image)