MADEINNOVEMBRE

SEISMES SYSTEMIQUES

Depuis notre dernier RDV avec les services de la Ville de Lyon, l’horizon de notre relogement se clarifie au printemps 2019 avec la découverte surprenante d’une maitrise d’œuvre attribuée au service de la construction de la ville.
Gain de temps de 4 mois et gain budgétaire de 150 M€,  notre triple objectif devient le programme, le programme et le programme soit investir deux sites sur quatre lieux dont un ERP de catégorie 5 mais avant tout défendre un nouvel écosystème de friche qui soit un lieu de recherche, d’expérimentation, de création et de production artistique partagé par et pour des artistes sur une surface à inventer de 2000 m2.
Autre mouvement tellurique. La rencontre avec  Loïc Graber, notre nouvel adjoint  à la culture nous offre un rapport équilibré et  un regard enthousiasmant sur notre maturité structurelle et  notre rôle de partenaire crédible sur le territoire. Cependant les moyens économiques pour notre soutien de fonctionnement restent limités alors à nous d’inventer davantage d’appuis et de ressources en réseaux et compétence plutôt que de s’égarer en illusion de  guichet.

 

Pendant ce temps nos  processus dynamiques progressent inspirés des graffitis  inscrits sur le temple de Delphes. Depuis  notre tradition d’introspection, nous savons clairement que c’est  en devenant fort en interne, entre nous, que nous avons perçu la puissance de notre collectif à l’extérieur de nos murs.
Le second poste salarié en soutien à la vie associative occupé par Julie Chapelle et l’attribution de budget supplémentaire pour nos huit groupes de travail (GDT) laissent espérer une spirale dynamique valorisante pour tous nos membres bénévoles et les projets émergent : édition d’un livre, une rencontre entre équipe artistique et programmateur du spectacle vivant, perspective de production d’Art dans l’Espace Public à l’image de la fresque de Sham Sham :
Un immense raton laveur au corps de favelas

 

Malgré toutes ces belles augures, depuis paires d’années, sont en tension les coutures de nos murs. Ils peinent à contenir la profusion de production de futur et là c’est la tectonique des Arts.
Comme des plaques continentales, nos pratiques en soif de développement se télescopent,  avec fracas et transforment nos géographies rêvés.  Il faut de l’huile dans les rouages, en quantité et qualité, du vrai dialogue, pour, comme le sourcier, faire émerger une nouvelles fluidité de ressources.
Je, tu, il, elle, nous  investissons dans Lamartine tout en provisionnant les risques.
Nous, elle, il, tu, je crois et nous faisons croitre le fait martin et la pensée martine.
La marmite bouillonne, les mailing-listes fusent d’analyses et de prospective, de l’économie politique à  la lucrativité de l’Artistique. Elles nous  arrivent de la Réunion, du Nigéria ou de la ville rose  et nos robot-facteur font la gueule et prennent le temps de distribuer la parole avec poésie, dysfonctionnement et partialité.

 

Pour être à jour, l’ordre du temps nous invite à  redescendre dans la baie du commun à quitter nos nids d’aigle au quotidien surbooké et contrarié.
Il va falloir assécher les marécages de l’incompréhension et embocager nos champs afin de les protéger des autoroutes d’une pensée à court terme et des décharges sauvages de nos négligences et nos indifférences.
La puissance de notre bénévolat  maintient le coût du mètre carré de nos ateliers, oasis de liberté au milieu d’un bouillon d’interaction, sous le prix du café alors que valorisé dans une logique du système marchand sans perfusion d’engagement bienveillant il atteindrait celui d’un dessert chez Christian Têtedoie, enfin plutôt, dans son restaurant.

 

Du coup, la question de l’implication de tous/tes et chacun/e devient pressante pour ceux qui fraient avec la limite éthique de leur engagement, ressenti comme peu partagé mais débattre et combattre le poids des absents reste toujours un exercice usant et glissant.
Entre capillarité et singularité de pensée, l’espoir reste toujours de mise.
Encore faut il réussir à identifier quelles carences éclairent le déficit d’engagement et quelles autres carences accablent l’engagement impérieux ?
Quelles sont les glissements qui n’ont pas étés jaugés et relevés comme les signes d’un mouvement préoccupant pour ce qui relève du vital ?
Alors comme à l’invitation d’un pirate qui sait trop bien les incidences d’un différent,
Bienvenue aux pourparlers !

 

N’oubliez pas de déposer à l’entrée guns verbaux et vieux dossiers,
Ni de laisser sur les porte-mentaux vos tenues d’observation subjectivé,
Si personne ne voit rouge, personne ne sera lésé.

 

Home-Art Kong

 

[ Les éditos de MadeInLamartine sont chaque fois rédigés par des plumes différentes, ce sont des interprétations subjectives d’usagers de la Friche Lamartine. ]